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le blog de l'environnement sémantique
22 novembre 2017

Souvent on voudrait des réponses absolues et définitives à nos questions.

On entend par exemple souvent des gens qui "ne peuvent faire leur deuil" suite à des catastrophes, des attentats, des accidents... aussi longtemps qu'ils n'auront pas une réponse absolue à leurs questions.

Peut-être pourraient-ils passer plus vite à autre chose et s'éviter des problèmes "psychologiques" s'ils prenaient conscience de ce que la "réalité" ne donne pas toujours des réponses...

Que la plupart du temps même, il n'y a pas de causalité absolue, tranchée, facilement déterminée à des événements.

Que la réalité est plus floue, ou plus "complexe" qu'on ne le voudrait. Que parfois on ne déterminera JAMAIS de causalité absolue... ne serait-ce que parce que les événements d'origine sont simplement passés, et qu'il n'y a aucun moyen de les reproduire à l'identique.

On ne peut avoir que des suppositions ayant des probabilités variables et pas grand chose de plus.

Il est facile de se fabriquer des idées fortes, absolues, définitive, justement parce que ce ne sont que des idées abstraites par définition, qui simplifient cette "réalité" et qui "tournent" très bien... dans notre tête, dans nos mots.

On voudrait que la "réalité" soit aussi simple. Elle l'est rarement...

Les psychoses peuvent provenir de cette différence entre ce que l'on voudrait et ce qui existe, ou qui n'existe pas, ou qui est plus flou que ce qu'on voudrait.
Notre langage ordinaire peut aussi nous jouer des tours.
Ce n'est pas parce que nous avons des mots qu'il y a vraiment, exactement des choses qui correspondent.

Prenons l'idée de "liberté" qui est si commune.
Il s'agit la plupart du temps d'une idée RELATIVE.
Vous n'avez pas VRAIMENT la liberté ABSOLUE de ne pas aller au boulot par exemple. Il faut payer le loyer, la nourriture, les traites de la voiture. Dans l'idéal, dans notre tête, la "liberté" existe. Dans la "réalité" les choses ne sont pas si simplistes.
Ce n'est pas que "la liberté n'existe pas".
C'est plutôt que la "liberté", "être libre" est une notion relative. Le mot n'est pas la chose. Il simplifie, caricature la "réalité".
Si nous faisons passer les mots avant la réalité, nous ne pouvons que nous créer des différences continuelles entre nos idées et notre vécu. A force de différences - inconscientes et apparemment minimes - nous créons les bases de notre propre délire...

Le langage n'est pas la réalité mais une sorte de "photo" de la réalité.
Personne ne confond la photo de la tour Eiffel avec La Tour elle-même, l'objet physique (et tout ce qui y est associé: emplacement, personnel...)

Et bien il ne faut pas confondre nos mots avec la "réalité" qu'ils sont supposés représenter.

Le dessin d'une pipe n'est pas une pipe, comme le peignait Magritte.

On peut ajouter que le MOT 'pipe' non plus.

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